Un pull tricoté en jacquard

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Il y a des projets, qui font rêver, mais qui semble tellement inaccessible, qu’on n’imagine pas les réaliser un jour. Dans mon cas, j’ai longtemps pensé que tricoter un pull n’était pas fait pour moi : trop long, trop monotone pour avoir envie d’aller jusqu’au bout. Par le passé, j’ai déjà réalisé de petits projets en tricot, (principalement au point mousse), mais je n’avais pas spécialement l’envie d’aller plus loin, tellement cela me semblait fastidieux. J’y suis toutefois revenue à plusieurs reprises, notamment à cause d’un pull marinière, commencé fin 2016, et qui à ce jour, attends toujours ses manches. 🙂

A mon sens, il me semble, que j’étais tellement focalisée sur cette idée, que le tricot est une activité trop lente pour moi, que j’étais incapable d’apprécier le reste : le plaisir d’apprendre, de choisir ses fournitures, de passer un bon moment thé-tricot, bien calée au fond de son canapé.^^ J’ai donc laissé cette activité de côté plusieurs années. Puis petit à petit, à force de voir de jolies projets circulés sur les réseaux sociaux, l’envie de m’y mettre s’est installée. Je l’ai laissé grandir doucement, jusqu’à ce qu’un projet se dessine.

Début 2020, je me souviens avoir mis dans ma liste de projets le modèle Marieke de Along avec Anna. Mais avec ma faible expérience, je ne me sentais pas encore prête à me lancer. J’ai donc repris mon pull marinière, avec pour objectif d’apprendre la méthode continentale. Pendant deux mois, je me suis forcée à avancer ce pull, et après plusieurs semaines, j’ai pu constaté que j’aimais tricoter en utilisant cette méthode.^^

Puis les mois sont passés, l’envie a continué à augmenter, mais je me suis obstinée à vouloir finir mon pull marinière, qui était loin d’être passionnant (j’avançais donc très peu). Puis, en octobre 2020, lors de ma formation de modélisme à Noyer, nous avons parlé tricot, et certains soirs, les filles tricotaient. Et là, les voir faire cette activité m’a définitivement donné envie de me lancer. Rentrée chez moi, j’ai rangé mon tricot marinière, et j’ai commandé le patron Marieke.

– Matériels & Fournitures –

La première étape a consisté à choisir la laine. J’ai pris mon temps, car j’étais bien consciente que ce projet serait long. Pour cela, je voulais absolument trouver un fil, que j’aimerais travailler et surtout que j’arriverais à visualiser porter. Je savais que cela allait être important, pour me donner envie d’aller jusqu’au bout.

Mon choix s’est arrêté sur une couleur, que j’aime particulièrement en ce moment : un vert-gris. Je suis arrivée à trouver ce ton chez Lili comme tout, la référence est Sunday by Petite Knit (Couleur N°8521) de la marque Sandnes Garn. Il s’agit d’un fil light fingering, 100% merino. Pour la partie jacquard, je l’ai associé à un fil, trouvé chez Lain’Amourée : Cassiopée OR.

J’ai vraiment beaucoup hésité sur l’association, j’avais peur que le contraste ne soit pas assez important entre les deux couleurs, pour que le motif en jacquard se voit. En recevant mes commandes, j’ai vite été rassurée, le contraste était bien là.^^

Pour le matériel, j’ai investi dans des aiguilles circulaires métalliques de 3 et 3,25mm, avec un fil de 80cm. Le modèle préconise également d’utiliser 3 marqueurs. Etant donné la taille de mes aiguilles, j’ai choisi de les remplacer par de petites épingles à nourrice.

– Le choix de la taille –

Pour choisir la taille, j’ai réalisé un échantillon. Pour cela, j’ai tricoté un carré d’environ 12cm de côté. Cette étape m’a permis de me familiariser aux aiguilles métalliques. Elle glisse vraiment beaucoup, j’ai mis quelques rangs à m’habituer (et ne par perdre de mailles). Mon échantillon terminé, je l’ai mesuré avant et après lavage, pour me rendre compte de son comportement. Il a rétréci de 2 mailles, ce qui m’a permis de retomber sur le nombre de mailles, préconisé par le modèle. Par contre, j’avais un écart de 3 rangs. La longueur risquait donc d’être différente, j’ai pris note, et je me suis dit que j’ajusterai au fur et à mesure. Le modèle se tricotant du haut en bas, je pourrais l’essayer en cours de route. Le modèle indique les mesures du vêtement fini : j’ai choisi la taille 92, qui correspond à mon tour de poitrine.

– La réalisation –

Si je me souviens bien, j’ai tricoté ce projet entre novembre 2020 et mars 2021, soit environ 5 mois. De mémoire, le plus compliqué fut le début. J’ai du recommencer au moins 3 fois l’encolure avant de comprendre. Il faut dire que tout était nouveau pour moi : je devais apprendre à utiliser des aiguilles circulaires, monter des mailles, positionner des marqueurs, tricoter des côtes 2/2 et faire des augmentations.

La partie jacquard fut, ensuite plus simple à réaliser que le début. J’ai même pris beaucoup de plaisir à voir apparaître petit à petit le motif.

Voici un aperçu à la fin de cette section en jacquard :

J’avais peur de ne pas maîtriser la tension des fils, mais au final, tout s’est très bien passé. Le fait d’avoir seulement 2 fils à gérer m’a certainement simplifié la tâche.

La partie qui m’intriguait le plus, était le moment où les manches se forment. J’ai eu l’impression de percer un des mystères des tricotaddicts. 😉 Ce ne fut pas une partie très compliquée, hormis le moment où il fut nécessaire de faire des rangs raccourcis. Il est fort probable que je ne les ai pas réalisés dans les règles de l’art, mais cela ne se voit pas énormément.

Le reste fut long, mais très simple à réaliser, car il s’agissait de point jersey, très accessible avec des aiguilles circulaires. Même si j’ai pris mon temps, je me suis vite rendue compte, que j’avançais bien plus vite que mon projet de marinière. J’ai terminé le corps, puis j’ai tricoté une manche, puis l’autre.

– Finitions & blocage –

J’ai fini ce projet en rentrant les fils et en faisant quelques points à la main, pour fermer sous les bras. J’ai ensuite procédé au blocage de mon pull en le lavant délicatement à la main.

Pour cela, l’article de Lise Tailor m’a particulièrement aidé. J’ai choisi d’utiliser le savon qu’elle recommandait, même si le prix est assez onéreux (mais clairement vu le temps passé sur ce projet, cela ne m’a pas gêné de mettre un peu d’argent, pour prendre soin de mon tricot).

Pour le séchage, j’ai fait simple en le mettant à plat sur mon tapis de gym.

Me voici à la fin de cet article. J’ai mis un peu de temps avant de revenir dessus. Au moins, cela me permets d’avoir un peu de recul. J’ai pu porter ce pull pendant le printemps dernier et cet automne. Il a un petit défaut au niveau des bras et bouloche un peu au niveau de l’emmanchure, mais sinon, je n’ai vraiment rien à lui reprocher. Il n’est ni trop fin, ni trop épais, ce qui est parfait. J’aime vraiment le porter, et correspond tout à fait au style de vêtement dans lequel je me sens à l’aise. Bref, vous l’aurez compris, je suis très heureuse d’avoir réussi ce pari. J’ai fait un bon énorme dans mon apprentissage du tricot et surtout j’ai appris à apprécier les jolies facettes de ce loisir.^^

Je vous laisse en compagnie de ces quelques photos prises en avril dernier et vous dis à bientôt!

Maëlig

9 Comments

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Il est splendide ce pull!! Et aussi beau à l’envers qu’à l’endroit.. Je suis aussi en train de tricoter un pull mais je ne suis pas convaincue de la taille, je vais probablement le reprendre..

Mon prochain projet en tricot, pour le moment n’ai fait que des bonnets qui se sont révélés trop grands. Et l’histoire du blocage me fait un peu peur, lisant ton article je me dis que cela n’a pas l’air si compliqué… Je file lire l’article en lien 😉

Merci beaucoup pour ton message ! Comme je comprends, je me suis toujours considérée trop lente pour faire un jour ce genre de projet, c’est une activité où il faut vraiment être patient (bien plus que la couture je trouve), mais le bénéfice tiré d’un projet tricot est vraiment très agréable. Se voir progresser, vaincre certaine peur (idem pour le jacquard ;-)) fait beaucoup de bien. Je te souhaite, en tout cas, de connaître un jour ces doux moments de tricot.:-) Bonne journée !

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